Caravane 8

Samedi 4 novembre 2023

• Départ [09h30] : Le Bêta – 70 rue Leclerc Chauvin à Angoulême
• Arrivée [16h00] : au point de départ (boucle)
• Longueur : 12 km
• Participant·es : 13 personnes

Quelques notes de voyages…

Sous une pluie battante, nous sommes partis du Bêta, rue Leclerc Chauvin pour une boucle de 12 km à la recherche du ru de Lunesse.

Friche Rochine

Cette ancienne base logistique ferroviaire puis routière est destinée à être construite très prochainement. C’est une des dernières fois qu’il est possible de s’y promener de la sorte. Sur le talus à l’ouest de la parcelle se trouve un massif de sumacs rouge vif. Autour de nous a flore habituelle des friches urbaines avec des ronces, des buddleias, des ailantes et quelques sumacs échappés du talus. Aussi une petite colonie de jeunes peupliers près de la sortie. Cette friche était au programme de la toute première balade publique de mai 2022. Depuis le nord de la parcelle, on avait une vue sur le plateau avec un premier plan sauvage, ce qui donnait en plissant les yeux une image d’Angoulême d’avant le développement urbain hors-les-murs.

Confluence Lunesse/Touvre

Rien ne le mentionne mais, à l’arrière de la mairie de Gond-Pontouvre, quand on longe le bras gauche de la Touvre, dans cet ouvrage en béton massif entouré d’une barrière métallique, c’est le ru de Lunesse. A cet endroit précis, il se jette dans la Touvre. Au centre de l’ouvrage, une sorte de batardeau amovible. Sert-il à empêcher les reflux vers l’amont lors d’épisodes de crues? Nous n’avons pas de meilleure proposition.
Voici donc ce petit cours d’eau que nous allons tâcher de remonter jusqu’où il est possible de le faire. Il sera la plupart du temps « busé », c’est à dire enfermé dans un tuyau. D’emblée, nous sommes contraints de contourner une grand îlot jusqu’à la voie ferrée (la voie SNCF qui va vers Paris). A l’arrière d’une grande parcelle, il était possible il y a quelques temps d’atteindre le cours d’eau mais aujourd’hui un immense roncier rend la tâche impossible.

Ru busé

Le long du boulevard des 7 moines de Tibehirine, le ru de Lunesse est busé. La partie supérieure du tuyau de béton affleure sous nos pieds alors que nous longeons le boulevard. On entend bien couler l’eau au niveau des plaques d’égout. En soulevant une des plaques, on a pu voir couler l’eau avec un débit rapide. Une odeur d’essence s’échappe de chaque ouverture. C’était le cas déjà à la confluence avec la Touvre.

Ru débusé

Après un pique-nique à l’abri dans la galerie marchande du centre commercial Leclerc Lunesse, nous sommes repartis en direction de la font Chauvin, à l’arrière de la caserne des pompiers. Après quelques mètres, nous tombons sur le point précis à partir duquel le cours d’eau est busé. Nous allons ainsi retrouver un cours d’eau libre, bien que jonché de détritus. L’odeur d’essence a disparu. Au niveau de l’ancien lavoir de la Font Chauvin, nous nous mettons à la recherche de gammares, de petits crustacés que l’on trouve souvent dans les eaux fraîches et les détritus de bois. Au pied de la petite cascade, on en trouve plein. C’est l’occasion de parler du collectif marseillais « Les Gammares » qui lutte pour la protection du ruisseau des Aygalades dans les quartiers nord de Marseille.

Le Champs de manœuvre

Après avoir traversé un lotissement de logements sociaux flambants neufs, nous voici au cœur du quartier du Champs de manœuvre, que nous avions déjà traversé lors de la Caravane n°3. Cette fois-ci, c’est la notion de bassin versant qui nous intéresse. Toute l’eau qui coule dans le quartier (et les voisins) finira par couler dans le ru de Lunesse. L’eau des caniveaux terminera inéluctablement sa course au fond de ce petit vallon pollué, cette petite jungle où les scolopendres poussent en grappe sur des gravats et autre déchets anciens.

Changement de bassin

En prenant la direction du quartier Victor Hugo, on va sans s’en rendre compte changer de sous-bassin versant. On quitte celui du Lunesse pour celui de la Vimière, ce cours d’eau issu de nombreuses sources et qui coule au pied des HLM de la Grand Font. On fait un petit aller-retour le long du boulevard Denfert-Rochereau, pour voir notamment la Maison des Sources, une villa XIXeme cossue mais discrète. Au pied des jeux pour enfants voisins, un terrain communal est jonché de déchets et encombrant issus d’un chantier voisin. De l’autre côté de la barrière, c’est la GrandFont. Une échelle installée ici fait la preuve que la liaison est déjà pratiquée. On échange sur l’intérêt qu’il y aurait à ouvrir un passage ici, avec un escalier en bois qui serpenterait entre les arbres. « Entre deux terrains publics, ça devrait être possible! »

Madec à la Grand Font

Après avoir dévalé la pente vers le fond de la Grand Font au son des sources qui se font entendre sous les plaques d’égout, on s’approche du chantier de la future école de la Grand Font. L’ancienne a été démolie et la nouvelle pour l’instant n’est visible que sur les panneaux d’information. Le nom de l’architecte, Philippe Madec, chantre de la frugalité heureuse, n’y apparait pas. C’est pourtant lui qui signera la future école en bois. Il faudrait creuser sur les raisons ayant poussé à la démolition puisque Madec s’est souvent exprimé sur la nécessité de rénover plutôt que démolir.

Avant d’arriver au bout de notre étape placée sous le signe de l’eau, nous saluons une dernière fois le ruisseau de la Vimière qui a semble-t-il débordé dans le tunnel piéton de la gare et en a occasionné la fermeture.