Caravane 11

Samedi 24 février 2024

• Départ [09h30] : arrêt Clairgon (bus EXP)
• Arrivée [15h30] : La couronne – gare SNCF
• Longueur : 9 km
• Participant·es : 15 personnes

Quelques notes de voyages…

C’est une caravane de bouclage pourrait-on dire. C’est à dire, une marche qui vise à parcourir les derniers espaces non encore parcourus du futur Sentier métropolitain. Nous partons du rond-point de la D1000 à la sortie sud de Ma Campagne, pour rejoindre la gare de la Couronne par l’arrière. En chemin, nous traverserons successivement deux vallées : les Eaux Claires et la Charreau.

Le Château de Clairgon

En bas d’une allée rectiligne à l’ombre d’une grande haie, il y a ce grand portail, un peu austère, un peu sévère. Derrière ce portail un petit château néo-classique en pierre calcaire avec toiture en ardoise. La bâtisse est dans un très mauvais état. Nous entrons dans le domaine et passons devant des constructions plus légères qui abritaient des salles d’activités. Nous sommes dans l’ancien domaine de Clairgon, l’un des plus importants centres de loisirs de Charente, fermé en 1998 et actuellement en vente (d’après un article de la Charente Libre). Parmi nous, Vincent, un ancien de Clairgon qui y a passé beaucoup de temps en tant qu’enfant. Les souvenirs reviennent et on est tous désolés de voir le site dans cet état. « Là-haut il y avait des grottes dans lesquelles on jouait ». Nous repartons plein sud par un chemin rectiligne qui nous mène à la vallée des Eaux Claires.

Le bief et le ruisseau

Nous avons longé la route principale de la vallée des Eaux Claires direction amont puis sommes descendus dans le fond de vallée. Sous le petit pont confluent 3 bras d’eau : le ruisseau principal, le bief, c’est à dire la dérivation qui permettait d’alimenter les moulins (et notamment le fameux moulin du Verger) et un troisième qui arrive d’en face qui est peut-être un petit canal d’irrigation également dévié. On se remémore ensemble le fonctionnement des biefs, cet art de créer des dérivation et de créer artificiellement un différentiel de hauteur avec le talweg et ainsi exploiter l’énergie hydraulique créée par la chute d’eau.

Plateau calcaire

Ce sera un leitmotiv tout au long de cette marche : fond de vallée humide avec cours d’eau doublé de dérivation et haut de plateau sec avec ses genévriers, chênes verts et autres pins noirs. « C’est typique des alentours d’Angoulême qui se situent en milieu karstique, c’est à dire calcaire. Le plateau calcaire laisse filer l’eau rapidement en sous-sol, celui-ci étant truffé de petits cavités, sources souterraines. Pour cette raison le sol est très pauvre en surface et on le voit à la végétation, ce sont des essences adaptés à ces milieux-là. On recense beaucoup d’espèces méditerranéennes. C’est un peu comme les Causses. Et sur les bord, on a des falaises, comme là-bas de l’autre côté, avec ce fameux spot d’escalade des Eaux Claires »

Milieu ouvert / milieu fermé

Ces paysages de pelouses sèches, comme ceux que l’on trouve ici aux abords de l’hippodrome de la Tourette, ou également aux meulières de Claix, sont la trame paysagère historique des ces de plateau de l’Angoumois. C’était un paysage entretenu par des usages pastoraux anciens, à savoir des troupeaux de moutons et chèvres qui paissaient entre les buissons sur ce tapis vert. Avant les troupeaux, les grands mammifères sauvages en faisaient autant, notamment les aurochs (comme celui qu’on a retrouvé en très bon état à Dirac).
C’est la déprise agricole et donc la disparition du pâturage qui entraîne depuis plusieurs décennies une fermeture du paysage au profit d’arbres communs comme le pin noir. La croissance de ces arbres entraîne la disparition de certaines espèces qui ont besoin justement de ce milieu de pelouses sèches « calcicoles » (oiseaux nichant au sol, papillons, orchidées).
Ce terrain que nous traversons aux abords de l’hippodrome, est géré par le Conservatoire d’Espaces Naturels. Il fait partie des Chaumes de la Tourette, une vaste ZNIEFF qui vise justement la préservation de ce milieu ouvert.

L’hôpital et la carrière

Après l’hippodrome, nous avons descendu la route de Breuty pour arriver à l’arrière de l’hôpital psychiatrique Camille Claudel. On traverse alors un vieux hameau avec ses vestiges d’anciens moulins qui étaient installés sur la rivière Charreau, puis on grimpe franchement, direction l’arrière de la carrière Lafarge. A un endroit, il n’y a plus de barrière et alors nous nous avançons de quelques mètres avant de nous assoir pour pique-niquer face à ce paysage lunaire. Tout est hors d’échelle mais la végétation qui reprend ses marques rend ce paysage plus convivial que l’on pourrait le croire.

Descente vers la Couronne

Après avoir passé une autre pelouse sèche gérée par le conservatoire, au bord de la carrière, nous avons continué entre les logements de voyageurs et le terrain de moto-cross, puis longer la route vers le cimetière de la Couronne. Au fond d’un vallon, un champs et traversé par une ligne de jeunes plants d’arbres. Peut-être une action menée par l’association Prom-haie qui a planté presque 3 millions d’arbres depuis 1989 en Nouvelle-Aquitaine?
Arrivés à la Couronne, nous empruntons la nouvelle passerelle de la gare. Pas de trains avant des heures. Ce n’est pas encore que nous utiliserons le TER comme transport intra-urbain. En attendant le bus, nous partons nous mettre au chaud dans le bar-restaurant La bonne franquette pour un debrief partagé.

Une super caravane, avec une grosse averse, juste au moment de prendre le bus!